La micro-nutrition est une discipline assez récente, pourriez-vous la définir ?
Le rôle de la micronutrition est d'obtenir une relance métabolique et d'agir comme un bras de levier pour rétablir l'équilibre et donc participer à l'état de bien-être et de santé globale. La micronutrition permet de prendre en charge les problématiques liées à notre qualité de vie et notre bien-être.
Depuis combien de temps pratiquez-vous ? Quelles ont été vos motivations ?
Je suis pharmacienne depuis 2017, et je me suis formée à la micro-nutrition. J'ai trouvé cela intéressant pour pouvoir agir en amont des maladies et préserver la capital santé de mes patients. J'ai fait ce choix de me former, ai obtenu un diplôme universitaire et ai commencé à effectuer des consultations ponctuelles dans les pharmacies. Depuis 2021, j'ai ouvert mon propre cabinet, ce qui fonctionne très bien et me permet de réduire fortement mes remplacements en pharmacie.
Mes motivations résident dans l'action préventive de la nutrition, où l'alimentation est notre première médecine. J'apprécie également le côté conseil que l'on peut prodiguer, ce qui n'est pas toujours présent en pharmacie.
Quelle est la différence entre la micro-nutrition et la naturopathie ?
La micro-nutrition se concentre sur la détection des déficits en micro-nutriments tels que le calcium, les oméga-3 et les vitamines B, qui interviennent dans de nombreuses réactions biochimiques pour produire de l'énergie et renouveler nos cellules. En comparaison, la naturopathie est plus vaste, intuitive et repose sur le bon sens et des observations empiriques. Notre approche en micro-nutrition est plus scientifique.
Quelles sont vos recommandations pour une alimentation saine et équilibrée?
Je préconise un modèle alimentaire méditerranéen, qui inclut la consommation de trois poissons gras par semaine. Aujourd'hui, notre alimentation s'est enrichie en gras, provenant notamment des animaux d'élevage que nous consommons, ce qui peut entraîner des états inflammatoires. Il est préférable de privilégier les viandes blanches et de réduire la consommation de sucre. La viande rouge peut être consommée une fois par semaine, mais les viandes blanches sont à favoriser.
Le petit-déjeuner est-il important ?
Il est essentiel de s'écouter et de manger lorsque la faim se fait sentir. Différents niveaux de faim existent, tels que la petite faim, la moyenne faim et la grande faim.
Pourquoi un tel besoin d'accompagnement alimentaire est-il apparu dans nos sociétés où nous ne semblons pourtant manquer de rien ?
Nos sociétés ont évolué vers une alimentation riche en aliments gras et transformés, ce qui a eu un impact sur notre santé. Le mode de vie moderne, le stress et les problèmes de santé mentale sont également des facteurs qui ont conduit à ce besoin accru d'accompagnement alimentaire.
Quel est l'impact de l'alimentation sur notre santé mentale ?
Certains aliments peuvent influencer notre santé mentale. Par exemple, la consommation de certains aliments peut augmenter la sensation de sérotonine, mais cela ne remplace pas un traitement médical approprié en cas de dépression ou de stress. L'alimentation joue un rôle important, mais ne peut pas être considérée comme un substitut aux traitements médicaux.
Avez-vous remarqué une évolution des besoins en accompagnement alimentaire au cours des dernières années ?
Oui, j'ai constaté que les besoins en accompagnement alimentaire ont évolué. Le modèle préconisé consiste à ne pas avoir d'aliments tabous, mais plutôt à manger de tout en bonne quantité, tout en construisant son propre programme santé.
Que pensez-vous du jeûne intermittent ?
Le jeûne intermittent peut être proposé pour perdre du poids, notamment en suivant un rythme de 14 heures de jeûne et 10 heures de période d'alimentation, ce qui permet de détoxifier l'organisme. Il est possible de retirer les féculents et les fruits pendant 4 semaines et de les réintégrer progressivement. Cette approche peut être très intéressante pour éliminer les mauvaises cellules, mais il est essentiel d'être encadré médicalement, surtout pour les jeunes, afin d'éviter les carences.
Comment intégrez-vous le vinaigre de cidre à votre routine quotidienne ?
J’ai découvert le vinaigre de cidre grâce à un ouvrage intitulé "Glucose Révolution". Le vinaigre de cidre est peu calorique et bio, il permet à l'insuline d'agir plus tranquillement, évitant ainsi les pics glycémiques. Je le prends systématiquement, soit une cuillère à soupe avant le repas, soit en l'utilisant pour assaisonner les salades. Je le recommande également à mes patients, et s'ils oublient de le prendre avant le repas, ils peuvent le consommer pendant le repas, ce qui est toujours mieux que de ne pas en prendre du tout.
Recommandez-vous le vinaigre de cidre à vos patients dans le cadre d'une thérapie de perte de poids ou de rééquilibrage alimentaire ? Et à quel moment de la journée le conseillez-vous ?
Oui, je recommande le vinaigre de cidre à mes patients dans le cadre d'une thérapie de perte de poids ou de rééquilibrage alimentaire. Je leur suggère de le prendre avant le repas pour bénéficier de ses effets sur la glycémie.
Lors du premier rendez-vous bilan, parlez-vous de la micro-nutrition puis de la psychonutrition pour comprendre le fonctionnement de chacun ?
Oui, lors du premier rendez-vous bilan, je commence par aborder la micro-nutrition, puis j'aborde la psychonutrition afin de comprendre le fonctionnement de chaque individu.
Quels sont vos conseils pour la perte de poids, et à quel rythme ?
Pour la perte de poids, je conseille une perte d'environ 1 kg par mois. Si les patients ont un repas plus copieux, je leur recommande d'attendre leur prochaine faim pour rééquilibrer. Il est utile de noter leur niveau de faim de 1 à 10. Psychologiquement, il peut être bénéfique de manger dans une petite assiette pour aider à contrôler les portions. En cas de grignotage, il est préférable de choisir des aliments sains tels que la banane ou le carré de chocolat noir.
Le vinaigre de cidre a-t-il un intérêt particulier pour l'indice glycémique ?
Oui, le vinaigre de cidre est très intéressant pour contrôler l'indice glycémique, car il aide l'insuline à agir de manière plus efficace et prévient les pics glycémiques. Cela peut être bénéfique dans le cadre d'un rééquilibrage alimentaire.
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